Remèdes traditionnels et naturels
En Europe, les « Simples » comme on les appelle au Moyen-âge, sont utilisées communément par tout un chacun pour se soigner et se nourrir en période de disette notamment. Elles sont bien souvent à la base de nombreux remèdes traditionnels utilisés par le peuple, car la phytothérapie était bien la « médecine des pauvres ». Les simples étaient cultivées dans les « jardins de curé » ou ramassées par des initiés dans les campagnes en sauvage. Elles étaient utilisées au quotidien, entières ou en partie (racines, feuilles…), infusées ou en décoction pour être consommées en interne. Macérées dans l’huile, conservées dans l’alcool ou bien appliquées directement sur la peau en cataplasme, c’est finalement l’usage quotidien et l’observation de leurs effets qui a constitué les bases de ce savoir populaire.
Recettes bienfaisantes, remèdes de grand-mère se transmettent à l’oral de génération en génération puis au fil du temps à l’écrit : en témoignent les nombreux recueils d’Hildegarde de Bingen (12ème siècle), de Linné (18ème siècle) … Charlemagne, lui-même, recommande la culture des plantes médicinales dans les monastères et les abbayes pour favoriser leur utilisation en thérapeutique.
La phytothérapie à l'ère des herboristeries
Les herboristes ont longtemps été, au même titre que les médecins et les apothicaires, prescripteurs de ces remèdes et c’est au cours du 19ème siècle que leur formation devient obligatoire pour pouvoir commercialiser ces plantes et mieux encadrer cette pratique. Mais après de nombreux conflits avec les pharmaciens, les herboristes se voient retirer le droit d’exercer et en 1941, une loi supprime la formation d’herboriste en France.
La phytothérapie au service de la science
La science a permis d’expliquer les effets bénéfiques de bon nombre de plantes en isolant les principes actifs végétaux aujourd’hui constitutifs de nombreux médicaments largement utilisés dans le monde. On oublie trop souvent que la morphine et la codéine sont issues du Pavot, les dérivés salicylés – entendez l’aspirine – de la reine des prés et du saule, la quinine ce grand anti paludéen du qinquina…
C’est la pharmacopée française qui répertorie officiellement environ 600 plantes considérées comme possédant des propriétés médicinales.
Le type de médecine traditionnelle d’usage et leurs indications y est précisé pour chaque plante :
- Médecine ayurvédique
- Médecine chinoise
- Médecine européenne
- Médecine d’outre-mer
La vente de ces plantes est réservée en l’état aux pharmaciens sauf pour celles libérées du monopole pharmaceutique : environ 148 plantes répertoriées depuis 2008 bénéficient d’un statut de « denrées alimentaires » qui nous permet de les utiliser librement sous diverses formes que vous trouverez en magasins spécialisés. L’usage des plantes médicinales nécessite d’être accompagné par un spécialiste, d’être conseillé car leurs effets sont certains.
Depuis une dizaine d’années, il semblerait que la phytothérapie ait le vent en poupe car 45% des Français aujourd’hui, déclarent avoir recours à l’usage des plantes médicinales ou médicaments à base de plantes pour se soigner ou prévenir leur santé.